DIAL

Trois outils pour l'étude d'une économie agricole pauvre;

microéconométrie, modèle d'équilibre général calculable

et microsimulation appliquée à Madagascar.

Anne-Sophie Robilliard

Février 2000

Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Sous la direction de K. Schubert

L’objectif principal de cette thèse est une meilleure compréhension d’une économie agricole pauvre à travers la mise en oeuvre d’outils appliqués à des données réelles. L’analyse des systèmes de production rizicole à partir des données d’enquêtes des observatoires ruraux réunies dans le cadre du projet MADIO a mis en évidence l’importance de la prise en compte simultanée des comportements d’offre et de demande pour la compréhension du comportement des ménages agricoles malgaches. L’utilisation d’un modèle d’équilibre général calculable a montré que la structure de ces modèles rend difficile l’introduction des résultats de la théorie micro-économique sur le comportement des ménages agricoles, en particulier l’interdépendance des comportements de production et de consommation, du fait de l’utilisation du concept d’agent représentatif. Ce dernier point a notamment motivé le développement d’un modèle de microsimulation en équilibre général appliqué à Madagascar. Ce modèle de microsimulation appliqué à Madagascar présente deux caractéristiques innovantes, à savoir, d’une part, la modélisation des comportements d’allocation du temps de travail au niveau micro-économique, d’autre part, la prise en compte de certains effets d’équilibre général à travers la détermination endogène des prix et des facteurs. Les résultats des simulations confirment la contribution de l’approche à l’analyse de l’impact de différents chocs de croissance sur les inégalités et la pauvreté. La décomposition des résultats ex-ante/ex-post montre que l’effet redistributif des mécanismes d’équilibre général peut être important, tandis que la comparaison de deux indicateurs de pauvreté, l’un construit sur l’hypothèse de variance fixe de la distribution intra-groupe du revenu, l’autre calculé à partir des résultats du modèle, et la décomposition de l’évolution d’un indicateur décomposable de l’inégalité des revenus, montrent que ces hypothèses sont susceptibles de biaiser les résultats d’analyse de l’impact de chocs positifs ou négatifs de croissance.