DIAL

Inégalités et développement - Quatre études économétriques.

Denis Cogneau

Mars 2001

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales

Sous la direction de F. Bourguignon

La thèse aborde différents aspects de la relation entre le développement économique et la répartition des ressources. Elle propose quatre études économétriques. La première revient sur la relation entre inégalités de revenu et croissance, à l’échelle macro-économique des pays. Elle s’intéresse particulièrement aux conséquences des choix de spécification, de la méthode d’estimation et de la sélection de l’échantillon, et conclut à l’absence d’une causalité robuste allant des inégalités de revenu vers la croissance du produit par tête. La deuxième étude construit un nouvel estimateur semi-paramétrique de l’effet du revenu parental sur la scolarisation des enfants. Dans le cas de Madagascar, la prise en compte de la simultanéité des processus de formation du revenu et des décisions de scolarisation conduit à ré-estimer fortement à la hausse cet effet. La troisième étude présente une analyse de la place du secteur informel urbain dans la dynamique de l’économie du Cameroun. Des données d’enquêtes originales, une étude théorique en équilibre partiel et un modèle d’équilibre général appliqué conduisent à la conclusion que la production et l’emploi du secteur informel sont contra-cycliques, tandis que le revenu réel par tête est assez peu sensible à la conjoncture. La quatrième étude présente un modèle micro-macro appliqué du marché du travail d’une ville en développement, et son application au cas de la capitale de Madagascar, Antananarivo. Ce modèle reconnaît l’existence d’une forte hétérogénéité dans les rémunérations, les préférences et les opportunités d’emploi des individus, même au sein de catégories fines. Les estimations économétriques confirment la structure dualiste du marché du travail, et conduisent à rejeter l’idée que la législation sur le salaire minimum constitue la cause principale du rationnement de l’emploi moderne. Des simulations historiques du modèle permettent une décomposition des principaux chocs ayant affecté l’économie urbaine entre 1995 et 1999.