François Leclercq
Mai 2005
Université Paris I Panthéon-Sorbonne
Sous la direction de J.-P. Laffargue
Cette thèse propose une analyse économique de l’éducation élémentaire en Inde du Nord. Trois études microéconométriques procèdent à l’estimation d’équations de demande du capital humain, à l’aide des données NCAER-PNUD, de 1994, et PROBE, de 1996. La scolarisation et le travail des filles dépendent fortement de la composition des ménages, notamment de la présence d’autres enfants, et les adolescentes peuvent avoir à substituer leur travail domestique à celui des femmes adultes si celles-ci sont en nombre insuffisant. Ces effets sont atténués dans les ménages « complexes » qui regroupent plusieurs familles. La scolarisation dépend aussi de caractéristiques de l’offre d’éducation susceptibles de représenter la qualité de l’enseignement. Un survey des travaux d’économie consacrés au fonctionnement des écoles soulignant les faiblesses du modèle convetionnel, la fonction de production éducative, l’offre d’éducation fait l’objet d’une analyse qualitative. Celle-ci examine le fonctionnement et la gestion d’écoles primaires dans quelques villages de l’État du Madhya Pradesh, où un travail de terrain a été réalisé durant l’hiver 2001-2002. De nombreuses écoles publiques ont été créées, mais elles disposent de ressources faibles, et la qualité de l’enseignement reste problématique. En effet, les incitations données aux instituteurs par une politique de décentralisation récente ne compensent pas la faiblesse de leur formation et l’insuffisance de leurs interactions avec les parents. Enfin le développement rapide du secteur privé aboutit à une fragmentation de l’offre d’éducation, où différentes écoles s’adressent à différents groupes sociaux.
Mots clés : Capital humain, fonction de production éducative, demande d’éducation, travail des enfants, offre d’éducation, décentralisation, privatisation, Inde.
Classification JEL : D1, I2, O15.