DIAL

Deux ou trois choses que je sais de lui :

le secteur informel au Mexique

François Roubaud

Novembre 1991

Université Paris X Nanterre

Sous la direction de P. Hugon

L’objectif principal de cette thèse est d’apprécier le rôle économique du secteur informel au Mexique, et d’un point de vue plus large, de définir le type d’instruments dont il faut se doter pour pouvoir mesurer l’impact et la dynamique du secteur informel au sein du circuit économique propre à chaque PED. Pour pouvoir répondre aux questions macro-économiques concernant le secteur informel (par exemple : quelles peuvent être les conséquences d’une dévaluation ou des restrictions budgétaires sur l’activité du secteur informel), il existe un cadre d’analyse satisfaisant : c’est le SCN (système de comptabilité nationale). Moyennant quelques aménagements du système existant, et sans en modifier l’architecture, on peut ouvrir un espace spécifique dans lequel viendrait se loger le secteur informel. Non seulement il est alors possible d’en estimer le poids et de décrire les inter-relations avec d’autres secteurs, mais en plus on peut aussi l’isoler d’autres segments de l’économie non enregistrée qui correspondent à des comportements économiques totalement différents de ceux en vigueur dans le secteur informel. Le secteur informel est défini comme l’ensemble des unités de production qui n’ont pas de statut juridique (c’est à dire sans personnalité morale ni déclarées comme entreprise en nom personnel). Le secteur informel s’inscrit alors dans la nomenclature des secteurs institutionnels de la comptabilité nationale, et constitue un sous-ensemble du secteur des Ménages, dans leur dimension productive. Cette définition nous permet d’obtenir une partition de l’univers des unités de production sur la base d’un critère unique : à savoir la forme du capital mobilisé. Pour rendre opératoire cette définition, une méthodologie d’enquêtes en deux phases (dites enquêtes mixtes, qui sont les mieux capables de fournir un échantillon représentatif des unités informelles) a été élaborée. Cette proposition méthodologique a suscité un grand intérêt, tout particulièrement en Amérique Latine. Les parties deux et trois de la thèse sont consacrées d’abord à analyser la position relative du secteur informel sur le marché du travail, ainsi que son rôle dans la dynamique d’ajustement, et ensuite à prospecter les canaux par lesquels transitent les flux d’échange entre le secteur informel et les autres secteurs économiques. La conclusion est celle d’une dépendance non fonctionnelle du secteur informel.