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Trois essais sur l'économie de la migration

Marlon Seror 

Décembre 2017

Ecole d’Economie de Paris (PSE)

Sous la direction de Flore Gubert

La migration est à la fois le symptôme de frictions spatiales et leur remède. Cette thèse se compose de trois articles en économie du développement, dont chacun tisse deux fils directeurs : la migration, sous des aspects inexplorés, et son influence sur diverses formes de frictions. Le premier chapitre s’intéresse à la relation entre migrants internationaux et foyers d’origine. Il met en lumière l’importance, pour les envois de fonds et les investissements, des croyances des migrants et de l’asymétrie d’information, aggravée par la distance, entre migrants et destinataires de ces envois. Le deuxième chapitre explore la transformation de l’économie d’accueil sous l’effet d’un afflux de migrants venus des campagnes en ville, en Chine. Il mesure d’abord leur impact sur le marché du travail à destination, puis examine comment ils affectent l’allocation des facteurs de production et les contraintes rencontrées par les entreprises sur les marchés du travail et du capital. Le troisième chapitre étudie l’impact sur le long terme d’un vaste programme d’industrialisation réalisé en Chine, et montre un retour de fortune. Ce renversement est imputé aux distorsions introduites sur le marché du travail local par la présence de grands complexes manufacturiers. Ce chapitre met en évidence le rôle de la migration pour surmonter ces imperfections et amener l’étape ultérieure de la transformation structurelle : le passage de l’industrie lourde à la production de biens de consommation et de services.