DIAL

Améliorer la santé des enfants en Afrique Subsaharienne - Trois essais en microéconométrie

Yohan Renard

Octobre 2022

Université Paris-Dauphine

Sous la direction de
Marta Menéndez et Elodie Djemaï

Au-delà d’être un objectif de justice sociale en soi, garantir un niveau de santé suffisamment élevé à chaque enfant apparaît comme essentiel au regard des multiples conséquences tout au long de la vie d’un mauvais état de santé durant la petite enfance. Malgré les nombreux efforts déployés, la situation demeure très préoccupante, en particulier en Afrique Subsaharienne. Identifier les facteurs qui enrayent ou ralentissent l’amélioration de l’état de santé des jeunes enfants est ainsi primordial. Cette thèse s’inscrit dans la nécessaire poursuite des efforts de recherche destinés à fournir des preuves empiriques pour informer les politiques publiques. Elle apporte un éclairage nouveau sur plusieurs enjeux liés à l’amélioration de l’état de santé des jeunes enfants, tels que l’accès aux soins, les comportements de santé des ménages ou encore les effets sanitaires du développement d’infrastructures économiques telles que les retenues d’eau, et ce dans des contextes où les ressources demeurent limitées. Le premier chapitre montre que la mise en place de la gratuité des soins primaires en Zambie a permis d’accroître l’utilisation des services de santé maternelle, mais n’a produit que des effets limités sur la santé des jeunes enfants. Il souligne également l’importance de combiner une telle politique avec l’amélioration de l’accès physique aux infrastructures sanitaires et de la qualité des soins. Le deuxième chapitre explore les effets intergénérationnels de l’éducation des parents à la fois sur les investissements en santé et l’état de santé de leurs enfants au Zimbabwe. Les résultats mettent en évidence un rôle important de l’éducation du père dans l’amélioration des comportements de prévention adoptés au sein du ménage. Cette relation avait jusqu’ici été largement ignorée par la littérature. Le dernier chapitre s’interroge sur les conséquences sanitaires de la construction de retenues d’eau dans 34 pays d’Afrique Subsaharienne. Les résultats suggèrent l’existence d’un effet contrasté : la malnutrition chronique recule, là où l’exposition au paludisme s’accroît. Ces résultats appellent à la mise en place de politiques complémentaires visant à prévenir cet effet néfaste. Une attention particulière est systématiquement apportée à l’identification d’effets causaux ainsi qu’aux implications en matière de politique publique.